« Quand je vais sur ce ruck, je pense être propre et en tout cas je n’y vais pas avec une mauvaise intention. J’arrive avec de la vitesse, mais… », racontait Marine Ménager en zone mixte après la rencontre. « Je n’avais pas trop peur. Je comprends aussi la pénalité qu’on prend et le fait que l’essai ait été refusé, ce qui est logique. Sur ces phases de ruck, c’est toujours compliqué parce qu’il n’y a pas de point d’entrée. C’est là que la règle est compliquée à gérer pour nous, parfois. On voit une joueuse gratter, on se jette sur l’action… Ça a été bien arbitré, la pénalité est juste, tout comme le fait de ne pas avoir de carton parce que c’était compliqué de rentrer par ailleurs. »
Ce moment face au Brésil où Marine Ménager a eu une grosse frayeur
Par Anthony Tallieu
On est à la 19e minute de jeu de ce France – Brésil et les jeux sont déjà faits. Grâce à quatre essais plantés aux sud-américaines en à peine plus d’un quart d’heure, le bonus offensif est déjà dans la poche et tout n’est plus question que de style et de gestion pour ces Bleues qui gagneront cette partie sur score fleuve (84-5).
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Sur une touche chipée par la jeune Taïna Maka dans le camp adverse, elles se disent qu’il y a la place pour se faire plaisir et envoient une contre-attaque grand champ. Gabrielle Vernier prend un intervalle, fixe et donne à Emilie Boulard. Telle une anguille au milieu d’un groupe de crocodiles, l’insaisissable arrière slalome et gagne 35 mètres ballon en main. Finalement attrapée, elle est bien relayée et l’action se termine par l’essai en force de la benjamine Marie Morland.
Tout semble parfait mais l’arbitre neo-zélandaise de la rencontre Natarsha Ganley est appelée par son assistante vidéo. Celle-ci l’interpelle juste avant la transformation à propos d’un déblayage de Marine Ménager juste avant la dernière prise de balle de sa numéro 8. L’action n’est pas d’une violence démesurée mais ses premiers mots donnent des sueurs froides. “Le ruck est statique, la 14 bleue arrive en retard et il y a un contact de son épaule sur la tête de la joueuse blanche”. On craint alors le pire.
Incroyable essai collectif des Bleues 🔥
Score 36-0#RWC2025 pic.twitter.com/OKOX6kAWfq
— Rugby World Cup FR 🇫🇷 (@RugbyWorldCupFR) August 31, 2025
“Simple pénalité, pas de carton”
Après analyse de la situation, Madame Ganley estime que le niveau de danger est bas et que l’ailière française est bien fléchie au moment de déblayer. Elle décide donc du niveau de sanction le plus bas, à savoir une simple pénalité. Lorsqu’elle appelle Marine Ménager pour lui signifier sa décision, cette dernière n’en mène pas large. Le spectre d’un carton rouge qui pourrait la priver du dernier match de poule et potentiellement plus doit résonner dans son esprit pareil à un assourdissant tintamarre.
On imagine aisément son soulagement à l’énoncé du verdict, “Simple pénalité, pas de carton“, qu’elle a accueilli avec un “Ok” et une petite moue signifiant qu’elle était en phase avec la sanction. On la comprend. L’annulation de l’essai étant bien-sûr, à ce moment-là, bien secondaire.
Marine Ménager s’est remis de ces quelques secondes de flottement, s’offrant un doublé avant la fin de la première période. Pour le bien de l’équipe de France, la co-capitaine des Bleues pourra postuler pour la finale de la poule D, dimanche prochain face à l’Afrique du Sud.
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